Commune rurale de moyenne montagne en région Rhône-Alpes entre la plaine du Roannais et les Monts du Haut Beaujolais, au Nord-Est du département de la Loire en contigüité avec le Rhône, le village culmine dans son écrin de verdure à une altitude moyenne de 532m (de 371 m. à 662 m.). La population gresloise (les Greslis en patois) se répartit sur une superficie totale de 1475 Ha.
Sa population au fil du temps :
Année | Habitants |
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1793 | 1 820 |
1800 | 1 013 |
1806 | 1 196 |
1821 | 1 437 |
1826 | 1 559 |
1831 | 1 507 |
1836 | 1 604 |
1841 | 2 058 |
1846 | 1 964 |
1851 | 1 925 |
1856 | 2 431 |
1861 | 2 565 |
1866 | 2 610 |
Année | Habitants |
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1872 | 2 627 |
1876 | 2 661 |
1881 | 2 541 |
1886 | 2 471 |
1891 | 2 348 |
1896 | 2 348 |
1896 | 2 201 |
1901 | 2 072 |
1906 | 1 914 |
1911 | 1 722 |
1921 | 1 327 |
1926 | 1 182 |
1931 | 1 108 |
Année | Habitants |
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1936 | 1 035 |
1946 | 894 |
1954 | 812 |
1962 | 756 |
1968 | 704 |
1975 | 652 |
1982 | 683 |
1990 | 728 |
1999 | 745 |
2004 | 815 |
2009 | 793 |
2014 | 830 |
Difficile de lever le voile sur un passé qui manque d’éclairage ! On dispose de peu d’informations et d’éléments concrets pour alimenter l’histoire locale et aborder avec certitude les occupations humaines successives qui ont contribué à l’implantation du village et à son développement. La Gresle fait figure de véritable camp retranché avec des fouilles archéologiques restées très « confidentielles » au vu de celles pratiquées sur tout son pourtour !
Il est en effet avéré de par les nombreuses investigations menées aux alentours immédiats que la région a été occupée par l’homme dès la préhistoire .Mais peu d’informations archéologiques et préhistoriques sur le site greslois ,faute sans doute de prospections, si ce n’est la découverte d’une hache polie en schiste (15cm x 7 cm) de la période néolithique au lieu-dit « La Giraudière » entre La Gresle et Sevelinges (« Cours et sa région »- 1926 ,Châp.V, Dr Lhéritier ), ainsi que celle de silex taillés en divers lieux-dits :La Giraudière, Prélande, La Tournelle, Le Pomey,… (B. DUBUIS « Entre Reins et Trambouze, 6000 ans d’histoire en Haut Beaujolais », 2011 - A. SARRY).
Géographiquement le site se situait vraisemblablement sur le territoire de la tribu gauloise des Eduens (« les Ardents » - 65 avant J.C.), peuple très puissant de la Gaule Celtique, voisins et alliés des Ségusiaves qui occupaient une grande partie de ce qui correspond aujourd’hui aux départements de la Loire et du Rhône. La frontière exacte des territoires est toutefois mal connue. Alors quelle peuplade foulait en réalité notre sol, les Eduens ou les Ségusiaves ? La question restera en suspens !
De l’époque gallo-romaine il faudrait là aussi que notre territoire livre les secrets et les trésors enfouis qu’il est susceptible de receler encore ! Il est plausible que notre localité ait évolué à partir d’une VILLA (mot latin), gros domaine autour duquel s’organisait la vie agricole (Les Villae sont sans doute les prémices de nos villages actuels).
Des traces d’occupation humaine dans l’Antiquité existent chez nos proches voisins ; des découvertes fortuites et des fouilles ont permis de mettre à jour des vestiges et des objets antiques sur les communes de Sevelinges (Bois Grandjean, Les Forêts), Cuinzier,Le Cergne, Ecoche,… ainsi qu’en territoire rhodanien sur les Communes limitrophes de Pont-Trambouze, Bourg-de-Thizy,…(B. DUBUIS). Sans oublier la voie gallo-romaine dont certains tronçons sont encore visibles notamment à Mardore, sans doute voie de jonction entre autres avec Pont-Trambouze, La Gresle, Coutouvre pour assurer la liaison avec « Rodumna » (Roanne), cité gauloise très florissante (R. BOGNEAUX– « Cours en histoire » -2005).
Pas de traces locales mises en évidence non plus de l’existence d’oppidums, ni de mottes castrales (ou mottes féodales) à l’instar des communes avoisinantes de Coutouvre, Villers, Cours, Mardore, … On reste d’autant plus sur notre faim que la configuration des lieux se prête tout à fait à ce type de fortifications, les hauteurs offrant toutes les conditions pour servir de postes d’observation.
Mais on sait que les traces des civilisations gauloises et romaines ont été en grande partie effacées avec le déferlement destructeur des hordes de tout poil, et avec elles une période de paix et d’essor…
L’Abbé PRAJOUX (« Le Canton de Belmont et ses communes » – 1913) attribue des origines plausibles du village à l’époque des grandes invasions barbares du IVème au Vème siècle avec l’établissement des Burgondes en Gaule (annexion du lyonnais, du beaujolais et du Forez). La Burgondie, royaume éphémère de ce peuple germanique – 457 à 534- est à l’origine de l’actuelle Bourgogne.
Les Burgondes sont décrits comme des barbares qui se livraient à des pillages, mais on leur attribue également une douceur de caractère qui les distinguait des autres conquérants germains (préface cartulaire –recueil d’actes- de St Vincent de Mâcon). Ils prisaient les contrées montagneuses pour la chasse et la vie pastorale et vivaient dans des constructions en bois plutôt éparses. Ces défricheurs faisaient commerce du bois, cultivaient les céréales et la vigne ; vigne et viticulture étaient d’ailleurs des éléments essentiels de leur économie (le beaujolais a de bons restes !). Les espaces cultivés étaient clos (curtis ou courtil) et le bétail pâturait en liberté.
Quant à leur apparence, elle était pour le moins rébarbative ! Ils sont décrits comme portant des cheveux imprégnés de beurre rance et parfois teints en rouge, relevés sur le sommet du crâne. Ils étaient vêtus de peaux de façon très ajustée, recouvertes pour les femmes de vêtements flottants.
D’un point de vue économique pourrait-on se hasarder à dire que leur mode de vie a perduré et que les Burgondes ont laissé derrière eux un impact durable ? La physionomie de notre village n’a-t-elle pas quelques petites similitudes, aussi aléatoires soient-elles : bois, cultures, bétail, font après tout encore partie du paysage greslois ! Paysage qu’agrémentaient quelques vignes éparses notamment sur les versants sud du bourg il y a encore quelques décennies (ah ! le vin greslis !).
Quant à l’apparence vestimentaire…les modes changent, vont et reviennent ! Mais les Burgondes seraient sans doute surpris de constater qu’on les bat dans le domaine des teintures capillaires !
L’étude des noms de famille (anthroponymie) et celle des noms de lieux (toponymie) démontre également que les « germains » ont laissé leurs traces. Mais ça, c’est une autre histoire…qui sera développée ultérieurement.
Alors un peu de sang burgonde coule-t-il dans nos veines ? Toujours sur la défensive la population gresloise ? Toute liberté sera laissée à chacun de se forger sa propre opinion et ses intimes convictions !
La première mention connue de l’existence de la paroisse d’AGROLEDAS (mot pré-latin) apparait en 882 dans le cartulaire de St-Vincent de Mâcon (« Livre enchaîné » - M.C. Ragut-page 32). La paroisse, sous le vocable de l’Assomption, dépendait alors du Diocèse de Mâcon dans l’archiprêtré de Beaujeu. Pour le repos de son âme un dénommé ADALGARDUS, seigneur des lieux (nom de personne d’origine germanique, adal = noble + gard =, maison, enclos), a donné l’église Ste Marie au châpitre de St Vincent.
L’orthographe variera au gré du temps et des documents :
AGROLEDAS | 882 | Cartulaire St-Vincent de Mâcon - 1864 |
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GRIOLEDUM | 882-884 | Cartulaire St-Vincent de Mâcon |
GOROLEDAS | 882-884 | Cartulaire St-Vincent de Mâcon |
AGRILIACO | 1077-1096 | Cartulaire St-Vincent de Mâcon |
AGRILLO | 1080 | Cartulaire St-Vincent de Mâcon |
LA GRILLA | 1219 | Cartulaire lyonnais |
LAGRILLE | XIVe siècle | Pouillés Province de Lyon-Diocèse de Mâcon |
LA GRELHE | Avant 1412 | Pouillés Province de Lyon-Diocèse de Mâcon |
LA GRESLE | 1513 | Cartulaire St-Vincent de Mâcon |
LAGRELLE | 1761 | Carte de Cassini |
LAGRELLE | 1789 | Almanach de Lyon |
LAGRESLE LA GRESLE |
A partir du XVIIIe siècle |
La genèse des noms des villes et villages reste souvent obscure et inexpliquée. Donner une datation et une origine précises reste hasardeux, d’autant plus que les appellations de lieux changeaient au gré des installations successives des envahisseurs.
Mais les historiens s’accordent à dire que le nom est toujours évocateur de caractéristiques propres : fondateur, nature des lieux, métiers, activités,...
Paroisse très ancienne fondée au cours du 1er millénaire comme en attestent les écrits connus, d’Agroledas à La Gresle (transformation au fil de l’évolution du langage et de la phonétique) parce que lieu planté de houx ! C’est l’explication vraisemblable de l’origine du nom de la Commune. Dans le parler-patois- Brionnais « agresle » ou « agreule » signifie houx (dialecte de langue d’oïl d’origine franco-provençale). On trouve encore au gré des balades de beaux spécimens disséminés dans la campagne gresloise.
Le blason de la commune représente la ruralité (par la couleur de sa base verte) et le paysage (les collines), le houx vient de l’origine du nom de La Gresle, Agroledas qui signifiait « lieu planté de houx », et l’étoile blanche symbolise la Madone.